Klonaris/Thomadaki
Le Cinéma autrement
Unheimlich I: Dialogue secret

Dominique Noguez


Maria Klonaris dans Unheimlich I: Dialogue secret
 
Dans son silence, ce film nocturne et bleu est un hymne paisible au visage féminin, à ses travestissements et à ses maquillages. Paisible? Ce n'est pas si sûr - et il y a quelque chose de redoutable dans les mimiques furtives de Maria Klonaris, trônante et parée comme une Reine de la nuit: peut-être un peu de cette "inquiétante étrangeté" par quoi on traduit d'ordinaire "unheimlich" chez Freud. Peu importe, d'ailleurs: l'essentiel est la fascination qu'exercent ces visages solitaires ou jumeaux, paraissant des masques japonais ou des statuettes égyptiennes, filmés sur fond noir avec un sens de la profondeur de champ qui nous rapproche en moins tourmenté, d'un Zwartjes. Pour la première fois, les réalisatrices de Double Labyrinthe et de L'Enfant qui a pissé des paillettes incorporent à leur travail quelques-uns des procédés courants du cinéma expérimental - surimpressions, clignotements, etc.-, tout cela sans hiatus ni abus. C'est à ce jour, leur plus beau film.
 
Dominique Noguez
Maintenant, lundi 9 avril 1979 (extrait)
Toutes les photos sont réalisées par Klonaris/Thomadaki sauf mention contraire
Photo: Maria Klonaris dans Unheimlich I:Dialogue secret

Cycles d'œuvres
Le Cycle de l'Unheimlich
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textes
Dialogue secret - version monoécranique
Dialogue secret - multi-projection

Photos: copyright Maria Klonaris/Katerina Thomadaki. 
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