Klonaris/Thomadaki
Arteria
Magna in dolore laterali
QUATRIEME VOLET DE LA TETRALOGIE CORPORELLE |
Film Super 8 n&b
et couleurs + diapositives 24 X 36 n&b et couleurs + vidéo en
retransmission directe + action in vivo
Durée environ 110
min., 1979
Conception, réalisation,
image, montage, actantes, projection: Maria Klonaris, Katerina Thomadaki
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Après le
corps sémantique (Double Labyrinthe)
et le corps libidinal (L'Enfant qui a pissé
des paillettes, Soma) nous abordons
ici un autre thème: celui du corps douloureux ou, plus précisément,
de la mémoire du corps par rapport à une douleur vécue.
L’action est composée de trois parties.
Les deux premières se réfèrent à des traumatismes
(trans)personnels. Dans la première (action de Maria Klonaris) il
s’agit du souvenir de la naissance vécue comme traumatisme primal
de séparation: la sortie de la matrice, la coupure du cordon ombilical.
Séparation de la mère. (Evénement: le père
gynécologue chirurgien s’occupa de l’accouchement et coupa lui-même
le cordon ombilical qui liait Maria à sa mère). Dans la deuxième
(action de Katerina Thomadaki) il s’agit du souvenir d’un rejet: négation
de nourriture = négation de vie liée à la mort de
sa grand-mère. (Evénement: la veille de la mort de sa grand-mère,
Katerina a essayé de lui faire boire un verre de lait que la vieille
femme a violemment repoussé - moment de rupture exceptionnel dans
une relation affectueuse).
La troisième partie se réfère
à un traumatisme social qui s’inscrit sur le corps féminin:
les mutilations sexuelles subies par des millions de femmes africaines
au nom d’une économie familiale et sociale qui ne les considère
que comme des objets servant à la reproduction de l’espèce.
Les deux premiers traumatismes (trans)personnels
ne sont jamais dits, articulés, mais seulement suggérés.
Ils soustendent, font résonner, hantent les images. Par contre le
traumatisme social est dit sans équivoque. |
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Les deux premières
parties sont enregistrées en film et en diapositives. Elles comportent
des images fantasmatiques de nous-mêmes créées par
nous-mêmes et juxtaposées ou surimprimées à
des images de l’intérieur du corps extraites de documents médicaux
(fœtus,
femmes écorchées, cellules, tissus vaginaux, artères,
os, etc.) et captées par divers procédés (radiographie
n&b et couleurs, microscope, instruments ophtalmologiques, endoscopie,
etc). Pendant toute la durée de ces deux parties, un moniteur vidéo
laisse apparaître des points sombres et lumineux en oscillations
perpétuelles - référence aux oscillations de la mémoire.
La troisième partie est enregistrée
en diapositives. Elle comporte des images de femmes africaines subissant
des mutilations sexuelles ainsi que des coupures de presse y relatives,
affichées sur un écran au cours de l’action et retransmises
sur moniteur vidéo en direct.
Ce triple choix a orienté la structure
globale de l’action. Les trois parties distinctes ont une relation temporelle
de succession et une relation spatiale d’investissement progressif du lieu
de la projection.
M.K. - K.T., 1979 |
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