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La réalisation
de la série Angélophanies, composée d'environ
deux cents tirages uniques, variations de la même image, est dûe
à une technique phototypographique de notre conception, un procédé
de tirage par contact à plusieurs couches, produisant parfois des
effets proches du paraglyphe.
Opérant avec la lumière nous
incrustons l'espace stellaire dans l'espace de ce corps humain. La matière
corporelle est corrodée par la matière sidérale. Des
corps astronomiques, étoiles, galaxies, nébuleuses, sont
projetés sur l'écran de ce corps. Ils marquent la peau, l'illuminent,
la gonflent, la calcinent. Une hybridation impossible s'opère entre
corps humain et macrocosme, une imbrication de deux mondes sur la scène
d'un corps intersexuel. L'Ange, messager d'autres mondes, corps des étoiles,
devient un ailleurs corporalisé. Il ouvre un espace postcybernétique
- le réseau ici présent ne relie plus des distances terrestres,
mais un corps humain avec des corps galactiques. Le premier entrelacement
incarné par ce corps, celui des sexes, génère un deuxième,
celui des mondes.
M.K. - K.T.
(extrait de Le
Cycle de l'Ange. Archangel Matrix, Paris, A.S.T.A.R.T.I., 1996) |
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