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Le projet de l’Hermaphrodite
endormi/e conçu spécialement pour la section Son de la
XII Biennale de Paris inaugure un quatrième cycle dans notre parcours,
celui des Mystères. Après la Tétralogie
Corporelle qui abordait le thème de l’identité, du
je/femme, après le Cycle de l’Unheimlich
développant une réflexion sur le féminin irréductible,
“matriarcal”, et après la Série Portraits (en
cours) axée sur l’identité de l’autre/femme, le Cycle
des Mystères s’ouvre à une méditation sur l’androgynie
comme jonction harmonieuse entre les énergies contraires.
L’Hermaphrodite
Deux mythes grecs contradictoires s’y
réfèrent: l’un considérant l’hermaphrodite comme la
transcendance de l’opposition binaire des sexes et leur co-existence dans
un seul être, idéal. L’autre comme ce qui n’est ni masculin
ni féminin, mais un être désinvesti de pouvoir sexuel,
neutre. L’Hermaphrodite apparaît ainsi à la fois comme l’incarnation
de
la notion philosophique de totalité et de perfection rejoignant
le concept alchimique de “coincidentia oppositorum” et comme un être
déchu, victime d’un impossible double sexe.
Une œuvre d’art: “L’Hermaphrodite endormi”,
statue hellénistique de sculpteur inconnu, allongée sur un
matelas réalisé par le sculpteur de l’extase de Thérèse,
Bernini. Rencontre de deux ères d’ambiguïté ou de “décadence”:
l’alexandrisme et le baroque.
Au Musée du Louvre l’Hermaphrodite
dort devant une immense fenêtre et déclenche un puissant effet
de fascination et de déroutement chez les visiteurs.
Endormi/e. Passivité active du
dormeur.Le sommeil comme abandon et passage à l’autre scène,
modification des ondes cérébrales, réservoir d’images
mentales.
Le dispositif
spatial
Une installation environnement et parcours.
Depuis 1977 nos travaux filmiques mettent
en question les limites de la projection traditionnelle. Nous introduisons
de nouveaux rapports spatiaux et temporels et intégrons notre présence
et notre participation active à la projection. En abandonnant progressivement
la bidimensionnalité de l’écran nous tentons de restituer
un espace multidimensionnel qui permet une forme de perception embrassant
la globalité des sens. Le dispositif proposé ici est un espace
triple qui invite à un parcours. Le parcours comme immersion dans
quelque chose de magique, quelque chose sans nom qui imprègne l’inconscient.
Le son
Le son sous-tend l’œuvre. Un travail sur
l’insaisissable. Quête philosophique prononcée sur le clavier
des vibrations, fréquences mélodiques, harmonies sereines,
gamme des couleurs du spectre, ondes alpha. Vibrations de l’univers, échos
angéliques et fuyants comme de l’eau. L’Hermaphrodite endormi/e
ou le songe de l’Eros Alchimique.
M.K. - K.T., 1982 |
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