Le Rêve d'Electra, spécialement
conçu pour l'exposition Electra- L'Electricité et l'électronique
dans l'art au XXe siècle au Musée d'Art Moderne de la
Ville de Paris, s'inscrit dans la lignée des œuvres que nous avons
réalisées à partir de matrices mythologiques (Unheimlich
II: Astarti, Mystère I: Hermaphrodite
endormi/e), tout en prolongeant et en développant notre
réflexion sur le rêve.
D'autre part Le Rêve d'Electra
constitue la continuation de notre recherche sur le dispositif spatial
de projection comme environnement plastique polysensoriel et synesthésique.
Nous y reprenons le principe de la relecture
d'une œuvre qui appartient à l'histoire des arts: après la
relecture d'une œuvre sculpturale (l'Hermaphrodite endormi du Louvre),
d'une œuvre musicale (la Sarabande de la Suite n°5 pour violoncelle
seul de Bach) et d'une œuvre littéraire (Orlando
de Virginia Woolf), cette fois-ci nous relisons certains extraits d'une
œuvre cinématographique:
Métropolis de Fritz Lang.
Métropolis car ce film des
années 20 est fortement imprégné par la fascination
qu'exerçait au début du siècle la machine et l'électricité
- énergie "mystique".
Métropolis pour le premier
robot féminin de l'histoire du cinéma.
Métropolis pour cette scène
centrale qu'est la transfusion psychique de l'héroïne en état
d'hypnose à son double inanimé, l'androïde. Dans un
tourbillon d'énergie, la pulsation vitale et le champ électromagnétique
de la dormeuse sont transmis au robot par une spectaculaire machinerie
électrique et par un tour de force d'effets cinématographiques.
M.K. - K.T., 1983 |