Le
mercredi 18 janvier 2006 à 19h30 précises
Salle Georges
Franju
- CONFERENCE de
Katerina Thomadaki
«Dissous le fixe et rends fixe le volatile»
Interactions du fixe et du mobile dans le "Cinéma corporel" de
Klonaris/Thomadaki
Il sera question des relations entre
mouvement et immobilité, entre
film et photographie dans un cinéma non narratif, centré sur
le corps et sa présence vibrante des deux côtés de la caméra
; un cinéma qui, par ailleurs, sort du cadre purement cinématographique
pour investir l'espace sous forme d'installations et d'environnements multimédias.
La conférence sera accompagnée d'exemples visuels et suivie de
la projection du diptyque de portraits filmiques récemment restauré par
les Archives Françaises du Film/CNC.
- PROJECTION
à 21h30
Salle Georges Franju
Séance en présence des réalisatrices
KATERINA
THOMADAKI
Chutes.
Désert. Syn
1983-85, 18min,
35mm en 2002-03, couleurs, silencieux
Avec Syn Guérin
(...) Dans Chutes.
Désert. Syn c'est le corps de la répétition, non
pas de la redite mais de la souple
résurrection, corps qui meurt et qui revit dans une danse sans souffrance.
Corps du désert qui n'est plus désertique mais habité par
l'attraction du ciel qui est, elle, aussi forte que celle de la terre. Un corps
pour les étoiles, le même qui plonge dans les Enfers. (...)
Marie-José MONDZAIN,
1985
MARIA KLONARIS
Selva. Un Portrait de Parvaneh Navaï
1981-83, 70min.,
35mm en 2002-03, couleurs, son optique stéréo
Avec Parvaneh Navaï
(...) A partir du motif
de la dryade, la nymphe des fôrets issue de la culture grecque antique, Selva propose
un répertoire gestuel qui ouvre le corps sur une relation rituelle
et magique avec la nature (...). Parvaneh Navaï se laisse traverser
par les intensités du monde, à la manière d'Anna Halprin
aujourd'hui, mais pour finir par les embraser dans un déchaînement
extatique, dans une furie de surimpressions aussi sublime que celle qui clôt "Inauguration
of the Pleasure Dome" de Kenneth Anger. (...) La plasticité sonore
de Selva repose sur une bande-son d'une beauté stupéfiante,
subtil entrelacs d'influences diverses, mêlant percussions africaines,
musique de la Grèce antique, Jimmy Hendrix, Ravi Shankar ou encore
Meredith Monk, dans une grande nappe de fascination sonore, menant à la
transe magique et à l'intensité de l'extase. (...)
Xavier
BAERT, 2005
A PROPOS DES
RESTAURATIONS de SELVA & CHUTES. DESERT.
SYN
L’œuvre de Maria
Klonaris et Katerina Thomadaki fait partie du patrimoine cinématographique
par son originalité, son caractère novateur et précurseur
et son importance dans l’histoire du cinéma expérimental.
C’est avec la volonté de
sauvegarder cette œuvre pionnière que les deux films, Selva et Chutes. Désert. Syn,
ont été retenus dans les priorités
présentées à la Commission du Patrimoine cinématographique
dans le cadre du programme de sauvegarde de films lancé par le Ministère
de la Culture et confié aux Archives Françaises du Film en
1990. Ce programme a permis de sauver plus de 10.000 films des collections
patrimoniales constituées de longs et courts métrages de fiction,
documentaires, actualités, films d’animation etc… La majeure
partie de ces films sont antérieurs à 1955 et ont été tournés
sur support nitrate: leur restauration souvent coûteuse a permis leur
conservation à long terme et la mise à disposition de ces œuvres
auprès du public.
Dans le cadre de ce programme, quelques
films plus récents, notamment
d’auteurs des années 70 et 80, ont fait l’objet d’une
attention particulière en raison de leur importance patrimoniale et
de l’état critique dans lequel se trouvait le matériel
original. Les Archives Françaises du Film ont procédé à une
sévère sélection qualitative de ces œuvres contemporaines
en raison du coût élevé des travaux de restauration.
La restauration de Selva en 35mm
est le premier gonflage en 35mm d’un
long métrage non narratif en Super 8 entrepris par les Archives Françaises
du Film. Le court métrage Chutes. Désert.
Syn a ensuite été restauré avec
la même filière. Les travaux ont été réalisés
sous la direction de Maria Klonaris et Katerina Thomadaki. Ce travail extrêmement
rigoureux a été possible grâce à la polyvalence
des deux artistes (cinéastes, plasticiennes, vidéastes) associée à une
compétence, une précision et un sérieux remarquables.
Ces restaurations sont uniques et
exemplaires pour notre institution en ce sens que ces deux films par leur
forme même ont nécessité une
filière de restauration non traditionnelle, employant des techniques
très pointues, ne correspondant pas aux critères habituels en
vigueur dans les archives. Ce travail exceptionnel n’a aucun équivalent
dans le monde des archives membres de la F.I.A.F. (Fédération
Internationale des Archives de Films) et fait désormais l’admiration
de nombreuses archives et cinémathèques étrangères.
Eric LE ROY
Chef du Service Accès, Valorisation et Enrichissement
des collections, Archives Françaises du Film/CNC
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