La
photographie. C' est le support
principal de l’œuvre. Cinq séquences photographiques composées
au total de 26 tirages noir et blanc couvrent les murs. Dimensions des
tirages variables - entre 50 X 70 cm et 70 X 100 cm.
Les images enregistrent des personnages,
souvent en mouvement, dans des espaces urbains nocturnes. Elles ont été
composées avec une approche cinématographique: des gros plans
et des plans généraux, des images qui se répètent
à différentes focales, des mouvements de caméra.
Leur disposition dans l’espace bidimensionnel
et statique du mur suit des axes verticaux et horizontaux, se référant
à la dynamique du montage cinématographique temporel.
Il s’agit d’un film qui se déploie
immobile sur les murs.
Lumières
noires. Les photographies sont
éclairées par des lumières noires. Un effet d’éclairage
qui renvoie à la projection et retire à la photographie son
caractère opaque, en la rendant phosphorescente, en la dématérialisant.
La vidéo.
Des
découpes sur les cimaises font apparaître quatre écrans
vidéo au même plan que les photographies. Là se déroule
un film parallèle au “récit” des images statiques. La monochromie
de l’image éléctronique répète la teinte des
lumières noires de sorte que les images mobiles se confondent avec
les photographies. Les images vidéo sont des ponctuations de mouvement
dans la fresque immobile des photographies.
Le son.Un
solo du saxophoniste Dexter Gordon se répète à l’infini:
les répétitions ont été travaillées
avec différents effets de delay numérique. La pièce
musicale a été divisée en segments et a été
dédoublée et mixée avec des sons de pluie, de rue,
de voitures, de sirènes.
L’enseigne lumineuse.
Une
enseigne lumineuse rouge au néon avec le mot CINEMA
est située
à l'entrée de l'installation. Elle signale la dimension cinématographique
de cet environnement plastique.
La moto. Sous
l’enseigne CINEMA une moto. La présence d’un objet industriel
dans l’espace d’une œuvre plastique et plus généralement
dans un espace culturel (la Galerie Nationale d’Athènes), crée
un heurt de systèmes de référence et de lecture. La
moto elle-même, une Yamaha Custom Virago XV1100, sélectionnée
pour l’esthétique de sa structure fonctionne aussi comme une sculpture.
C’est un “ready made”. C’est aussi un stéréotype avec de
multiples résonances dans l’imaginaire contemporain, qui s’intègre
dans l’espace narratif de l’œuvre (référence aux mythologies
urbaines).
M. K. - K.T., 1992 |