Klonaris/Thomadaki
Mystère I: Hermaphrodite endormi/e
DU CYCLE DES HERMAPHRODITES

Installation / environnement multi-media, 1982
Boucles de film Super 8 couleurs + diapositives + son sur bande magnétique
 Espace construit selon les plans des artistes, écrans préparés, projections aux murs et aux sols, 13 projecteurs diapositives, 5 projecteurs Super 8, 20 haut parleurs
Conception, réalisation, image, composition sonore, textes, dispositif de projection: Maria Klonaris, Katerina Thomadaki
 Violoncelle in vivo: Hélène Bass

Avec la participation de: XII Biennale de Paris, A.R.C. 2, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Radio France, IRCAM, Ministère de la culture hellénique


Mystère I: Hermaphrodite endormi/e, détail
 

 
 

 

Le projet de l’Hermaphrodite endormi/e conçu spécialement pour la section Son de la XII Biennale de Paris inaugure un quatrième cycle dans notre parcours, celui des Mystères. Après la Tétralogie Corporelle qui abordait le thème de l’identité, du je/femme, après le Cycle de l’Unheimlich développant une réflexion sur le féminin irréductible, “matriarcal”, et après la Série Portraits (en cours) axée sur l’identité de l’autre/femme, le Cycle des Mystères s’ouvre à une méditation sur l’androgynie comme jonction harmonieuse entre les énergies contraires.

L’Hermaphrodite
Deux mythes grecs contradictoires s’y réfèrent: l’un considérant l’hermaphrodite comme la transcendance de l’opposition binaire des sexes et leur co-existence dans un seul être, idéal. L’autre comme ce qui n’est ni masculin ni féminin, mais un être désinvesti de pouvoir sexuel, neutre. L’Hermaphrodite apparaît ainsi à la fois comme l’incarnation de la notion philosophique de totalité et de perfection rejoignant le concept alchimique de “coincidentia oppositorum” et comme un être déchu, victime d’un impossible double sexe.
Une œuvre d’art: “L’Hermaphrodite endormi”, statue hellénistique de sculpteur inconnu, allongée sur un matelas réalisé par le sculpteur de l’extase de Thérèse, Bernini. Rencontre de deux ères d’ambiguïté ou de “décadence”: l’alexandrisme et le baroque. 
Au Musée du Louvre l’Hermaphrodite dort devant une immense fenêtre et déclenche un puissant effet de fascination et de déroutement chez les visiteurs.
Endormi/e. Passivité active du dormeur.Le sommeil comme abandon et passage à l’autre scène, modification des ondes cérébrales, réservoir d’images mentales.

Le dispositif spatial
Une installation environnement et parcours.
Depuis 1977 nos travaux filmiques mettent en question les limites de la projection traditionnelle. Nous introduisons de nouveaux rapports spatiaux et temporels et intégrons notre présence et notre participation active à la projection. En abandonnant progressivement la bidimensionnalité de l’écran nous tentons de restituer un espace multidimensionnel qui permet une forme de perception embrassant la globalité des sens. Le dispositif proposé ici est un espace triple qui invite à un parcours. Le parcours comme immersion dans quelque chose de magique, quelque chose sans nom qui imprègne l’inconscient.

Le son
Le son sous-tend l’œuvre. Un travail sur l’insaisissable. Quête philosophique prononcée sur le clavier des vibrations, fréquences mélodiques, harmonies sereines, gamme des couleurs du spectre, ondes alpha. Vibrations de l’univers, échos angéliques et fuyants comme de l’eau. L’Hermaphrodite endormi/e ou le songe de l’Eros Alchimique.
 
M.K. - K.T., 1982

Toutes les photos sont réalisées par Klonaris/Thomadaki sauf mention contraire

Cycles d'œuvres
Installations-environnements
Le Cycle des Hermaphrodites
page d'entrée
textes
un méta-art corporel (entretien)
Jardins de l' Hermaphrodite endormi/e - film

Textes et photos: copyright Maria Klonaris/Katerina Thomadaki. Tous droits réservés.