Séance ouverte à tous
- Entrée libre
Université Paris
III - Censier
13, rue de Santeuil, 75005 Paris, M° Censier
En présence du Professeur Bruno Péquignot,
directeur de la collection Champs Visuels, L’Harmattan
Organisation:
Isabelle Marinone et Cinémathèque
Universitaire
L’œuvre
de Maria KLONARIS et Katerina
THOMADAKI ne ressemble à aucune autre.
Cinéastes, photographes, plasticiennes, théoriciennes,
d’origine grecque, elles réalisent depuis
le milieu des années 70 un cinéma riche
et complexe à la croisée des arts plastiques,
de la performance et des nouvelles technologies multimédias.
Dans la lignée des réalisatrices d’avant-garde
telles Germaine Dulac ou Maya Deren, leur travail «décloisonne» le
cinéma classique, «repense» l’image.
Image hydride, s’attachant à plusieurs
registres, elle mêle mythologie et philosophie
ancestrales aux questionnements actuels et aux techniques
visuelles les plus modernes. Engagées, dans
leur vie et dans leurs œuvres, Maria Klonaris
et Katerina Thomadaki s’intéressent à de
nouvelles approches artistiques à partir d’une
réflexion radicale et politique liée à la
représentation du corps, corps féminin
ou corps étrange, qu’elles définissent
comme «dissident». Créatrices du Cinéma
corporel avec leur premier film réalisé à Paris, Double
Labyrinthe (1975-76), elles initient quelques
années plus tard, au début des années
80, les réflexions sur le genre à partir
de leur Cycle des Hermaphrodites et
de leur Cycle de
l’Ange.
Elles proposent des images profondes, novatrices, parfois
dérangeantes, qui interrogent. Loin de la profusion
visuelle (et télévisuelle) actuelle diffusant
des images consommables rapidement - « produits » de
communication visuelle - Maria Klonaris et Katerina
Thomadaki créent des images véritables
qui ont du « corps » et qui nécessitent
un temps de regard différent.
Isabelle
MARINONE
UFR Cinéma, Université Paris
III |
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Requiem
pour le XXe siècle
(1994 – 14', vidéo. Musique:
Spiros Faros)
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«Maria
Klonaris a découvert dans les archives de son propre père,
gynécologue en Alexandrie, une image, la photographie d’un(e)
hermaphrodite, aux yeux bandés, ainsi qu’il est d’usage
dans l’imagerie médicale. Les deux artistes se sont
approprié cette image qui a pris la place de la saga sur leur
propre visage et qui est venue occuper tout l’espace de leur
interface. Elle est devenue la figure de l’Ange, anghelos,
messager, et du martyr, témoin, martyras en grec
voulant dire aussi témoin. Dans leur œuvre vidéographique Requiem
pour le XXe siècle, l’hermaphrodite, mis en rapport
avec des actualités de la seconde guerre mondiale, a cessé d’être
une simple figure mythologique pour se dresser comme un authentique
manifeste de la vigilance et de la mélancolie propres au siècle.» |
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Pulsar
(2001 – 14', vidéo numérique.
Musique: Spiros Faros) |
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«J’ai été saisie
lorsque j‘ai vu Pulsar. (…) J’ai été saisie
dans mon temps physique, dans ma temporalité propre, non pas
par un arrêt de ma respiration, qui aurait été une
sorte d’apnée, de suspens, mais comme si j’avais été entraînée
massivement et dès les premières secondes dans une temporalité autre.
(…) Pulsar c’est en même temps pulsion,
répulsion et impulsion. Il y a une dynamique très puissante
du corps et du visage de Maria Klonaris à l’égard
du spectateur qui se trouve sans arrêt au plus loin et au plus
près, pris dans une sorte de battement, dans une circulation
pulsatile et lumineuse.» |
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Marie-José MONDZAIN
Philosophe, directeur de recherches au CNRS
(Extraits de «Figures de l’altérité et de l’écart
dans l’œuvre de Maria Klonaris et Katerina Thomadaki» (In Klonaris
/ Thomadaki: Stranger than Angel - Corps dissidents, catalogue de l’exposition
monographique, Galerie Nationale Cankarjev Dom, Ljubljana, 2002) |
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Site Internet KLONARIS/THOMADAKI
www.klonaris-thomadaki.net
Les vidéos
de Maria Klonaris et Katerina Thomadaki sont distribuées par
Heure Exquise! contact@exquise.org |
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